Les aidant·es ne sont pas des héro·ïnes
On entend souvent parler des aidant·e·s comme les super-héro·ïne·s du quotidien.
Chaque expérience est unique, mais quand on aide un·e proche au quotidien, le vécu des autres peut faire écho à sa propre histoire. C'est pour cela qu'aujourd'hui on donne la parole à Christine, une Fred de la communauté. À travers son histoire, elle nous explique pourquoi héroïser les aidants peut être problématique.
Mon père, ce héros
"En aidant mon père atteint d'un cancer dans les dernières années de sa vie, j’ai souvent entendu des paroles comme “C’est incroyable ce que tu fais” ou “Tu en as du courage”. Cela ne me semblait pourtant ni héroïque, ni incroyable : c’était un juste retour des choses. J’ai senti qu’il était temps pour moi de boucler la boucle en rendant à mon père un peu de tout ce qu’il m’avait donné. En retour, j’ai bénéficié de beaucoup de reconnaissance de sa part. Cela facilite énormément les choses et je sais que ce n'est pas toujours le cas, notamment pour les personnes atteintes d’Alzheimer.
S’il y a un héros dans l’histoire, c’est donc peut-être lui. C’est lui qui a fait face à la maladie, au temps qui passe… Et cela demande une force incroyable. Le problème c'est que les mots "aidant·e" et "aidé·e" sont contraires à cette idée. Ils laissent penser que l'un·e est en situation de toute-puissance quand l'autre ne serait plus qu’un fardeau. Dans ces situations, j'aimais mieux nous voir comme des vases communicants, où chacun apporte quelque chose à l’autre.
Faut pas croire ce que disent les journaux
Parler d’héroïsme revient aussi à dire que ce que l’on fait est extra-ordinaire. Superman et Wonder Woman ne fatiguent jamais, n'abandonnent jamais, n'échouent jamais. Ce statut - impossible à tenir pour le commun des mortels - exige de tout sacrifier pour les autres, en dépit d'aspects essentiels de sa vie personnelle.
Dire que les aidant·e·s sont des héro·ïne·s, c'est finalement nous hisser sur un piédestal en haut duquel on ne peut appeler à l'aide. Et risquer de nous pousser dans nos retranchements en cas d'épuisement ou d'isolement. Alors qu'être aidant·e au quotidien fatigue et donne parfois envie de crier comme Balavoine, "Je ne suis pas un héros".
Merci aux aidants des aidants
Les autres héros, ce sont ceux qui nous entourent. Je pense bien sûr à la communauté des Freds au sein duquel je trouve soutien, conseils et écoute quand j'en ai besoin. Lorsque j'ai une question ou un doute, je n'hésite pas à publier un post sur le groupe Facebook.
Je pense aussi aux associations qui sont sur le terrain pour faciliter la vie des personnes qui aident un proche. Ce sont de véritables alliés pour nous permettre de tout gérer, aussi bien les émotions que les galères administratives. Et de mieux se concentrer sur ce qui compte vraiment : passer du temps avec ses proches, jusqu’au bout."
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