Communiquer en toute zénitude

Pour démêler des situations tendues avec ses proches, et si on essayait de se parler différemment ?

Votre maman ne comprend pas que vous soyez inquiet·e lorsqu’elle ne vous rappelle pas. Et quand ce n’est pas votre maman, c’est votre frère avec qui vous vous disputez sur ce qui est bon pour elle… En famille, les discussions peuvent parfois tourner au vinaigre. Dans ces situations, la «Communication Non Violente» (ou CNV) peut aider à apaiser les tensions.

Cette méthode repose sur l’idée que le même message sera perçu différemment selon les tournures de phrases et les mots que l’on utilise. En les choisissant attentivement, on peut alors fluidifier nos échanges (et éviter que la discussion ne parte en eau-de-boudin).

Nathalie Achard est l’autrice d’un livre sur le sujet et anime des formations dédiées. Elle explique que la CNV a toute sa place chez les Freds : « C’est une posture qui s’applique partout, de la vie professionnelle à la vie conjugale, et particulièrement en famille ».

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La CNV en 4 étapes

On doit l’idée et ses mises en application au psychologue Marshall B. Rosenberg, qui a passé sa vie à travailler sur l’art de parler avec des pincettes. Ou plutôt, d’apprendre à écouter et à observer.

La règle de base ? Privilégier le « je » et oublier le « tu ». Au premier abord, cette technique peut paraître contre-intuitive voire même complètement ego centrée. Mais elle permet en fait d’éviter des tournures de phrases orientées vers la critique (« tu as fait ci »), qui ne feront qu’amener notre interlocuteur à se justifier.

BON À SAVOIR

1. L’observation

On commence par décrire les faits, sans les juger. Qu’est-ce qui, dans les mots ou l’attitude de mon proche, me fait réagir ?
Prenons un exemple : « Mon proche ne répond pas au téléphone. »

2. Les sentiments

Ensuite, on analyse son propre ressenti en toute sincérité : suis-je triste, joyeux, déçu, jaloux, vexé ?
Pour reprendre l’exemple : « Quand mon proche ne me répond pas, je suis inquiet·e. »

3. Les besoins

On interroge alors les besoins à l’origine de ces sentiments. Ici, on a en fait envie d’être rassuré·e. À ce stade, on peut se sentir légèrement mis à nu·e en exprimant ses besoins et ses sentiments. Et c’est normal : souvent, on n’a pas conscience de ses émotions ou on n’a pas l’habitude de les dévoiler. Mais quand on s’ouvre à l’autre sur les raisons profondes de notre désaccord, on lui permet de mieux nous comprendre et de proposer spontanément des alternatives.
Pour récapituler : « Lorsque tu ne réponds pas au téléphone [observation], je suis très inquiet·e [expression] car j’ai besoin d’être rassuré·e de temps en temps [besoin précisé]. »

4. La demande

En conclusion, on peut réfléchir à une demande concrète pour résoudre le problème et faire avancer le schmilblick.
« S’il te plaît, pourrais-tu m’envoyer un SMS plus régulièrement ? »

Les jours avec et les jours sans

« Cette posture se travaille tout le temps », explique Nathalie. « Elle demande une déprogrammation, un déconditionnement. Nous sommes très habitué·e·s à une communication qui ne laisse pas de place à la nuance, qui sépare tout de façon binaire. J’aime dire que la CNV, ce n’est pas être ni pour, ni contre mais avec. »

Alors bien sûr, elle est la première à le reconnaître : il n’est pas évident de prendre cette habitude, et les jours de fatigue, on peut avoir de la peine à l’appliquer. Dans ce cas là, on peut par exemple proposer d’en discuter plus tard, à tête reposée, pour éviter que nos mots ne dépassent notre pensée.


Pour aller plus loin

  • Pour les féru·e·s de lecture qui souhaitent mieux comprendre cette méthode, on vous recommande le livre de Marshall B. Rosenberg : Les mots sont des fenêtres (Éditions La Découverte), ou celui de Nathalie Achard : La Communication Non Violente à l’usage de ceux qui veulent changer le monde (Éditions Marabout).
  • Pour celles et ceux qui préfèrent écouter, des vidéos en expliquent les grands principes ici ou .
  • Enfin, « le plus efficace reste de suivre une vraie formation » selon Nathalie. « Elle se déroule sur quelques jours et quelles que soient les problématiques vécues, on repart avec un maximum d’infos pour les résoudre ». Elles peuvent même dans certains cas être prises en charge par la Sécurité sociale ou les crédits CPF pour les salariés. L’annuaire des praticiens est disponible juste ici.



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