Lâcher prise, oui mais comment ?
"Arrête de te prendre la tête", "Prends du recul", "Il faut que tu passes à autre chose" remportent le prix des trois phrases les moins efficaces selon le classement (non) officiel des Freds.
Si vous en avez assez d’entendre le trio infernal de ces injonctions, cet article est fait pour vous.
Contrôler ≠ lâcher prise
C’est plus facile à dire qu’à faire, on vous le concède. Grâce au livre “50 exercices pour lâcher prise” de Paul-Henri Pion, nous vous partageons quelques pistes d’exploration pour mieux accepter la perte de contrôle. Au fond, c’est de ça dont il s’agit lorsque l’on parle de lâcher prise : faire confiance pour vivre l’instant présent.
Plutôt que de fuir une émotion difficile à supporter ou enfouir une amertume, nous pouvons au contraire décider de l’accepter. Ainsi, on gaspille moins son temps, son énergie et surtout son bien-être.
L’enfer c’est les autres ?
Les obligations et responsabilités rythment notre quotidien, surtout en tant qu’aidant.e. Faire les courses de maman, appeler l’assistante sociale avant jeudi midi dernier délai, aller chercher les petits-enfants à l’école parce qu’ils n’ont pas le permis de conduire à cet âge (quelle idée d’attendre 18 ans franchement ?) : bref, une liste longue comme le bras pour vous rappeler que les autres ont besoin de vous. A tel point que vos conversations finissent toutes par “Je dois filer, le devoir m’appelle”.
En pratique :
Le psychothérapeute Paul-Henri Pion propose dans son livre un exercice pour enrichir votre sens du devoir. En remplaçant les verbes “falloir” et “devoir” de votre lexique par “pouvoir” vous prenez une nouvelle bonne habitude : celle d’ajouter de la bienveillance à vos responsabilités. Ainsi, “Je dois aller récupérer le manteau de papa au pressing aujourd’hui” devient “Je peux aller récupérer le manteau de papa au pressing aujourd’hui”. Facile ? Vous pouvez mettre cela en pratique une dizaine de jours et dire au revoir à votre sens du devoir tyrannique.
Difficile d’avancer avec le frein à main
Colère, angoisses, idées fixes : les pensées négatives peuvent s’accumuler en nous et résonner comme des musiques entêtantes. Quand ça coince comme cela, le maître du lâcher prise nous apprend une nouvelle méthode.
En pratique :
Dans “50 exercices pour lâcher prise”, il est recommandé de prendre 20 minutes chrono pour penser à ses peurs, ces choses non digérées comme une dispute, les doutes et scénarios catastrophe. Si vous n’avez que 10 minutes devant vous, pas de problème, l’idée est simplement de définir une durée précise à ne pas dépasser. Invoquez-les mentalement ou notez-les sur une feuille de papier. Lorsque le chronomètre sonne, c’est terminé, on prend une grande respiration et la journée reprend son cours. Si une pensée intrusive comme une angoisse surgit plus tard, l’auteur conseille de “l’accueillir, l’identifier et lui donner rendez-vous pour la prochaine séance”.
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Faire confiance
Quand on aide un proche au quotidien, on se sent souvent seul·e face à cette situation. Mais souvent, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le problème ne vient pas du fait que nos proches refusent de nous aider. Il vient surtout de nos difficultés à exprimer clairement des demandes pour trouver un soutien.
“Faites toujours ce qui vous effraie” disait le philosophe américain Ralph Emerson. Sans aller jusqu’à nager avec des requins, sortir de sa zone de confort fait partie du lâcher prise. On tente l’expérience ?
En pratique :
Pour se désensibiliser au refus ou au rejet, l’auteur propose de poser des questions à des inconnus, alors que vous savez d’avance que la réponse sera non. Par exemple, vous pouvez demander “C’est bien la rue de la mairie ici ?” alors que vous êtes dans la rue du marché (vous vous rendrez d’ailleurs compte que souvent, des gens voudront vous aider dans votre recherche). Répétez dans différents contextes jusqu’à accepter l’idée de vous prendre des râteaux : l’expert.e du jardinage, c’est bientôt vous. Et sur un malentendu, vous pourriez bien trouver un soutien inattendu.
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