Quels avantages retraite pour les aidant·es ?
Zoom sur les 3 compensations prévues pour limiter les répercussions de votre rôle d’aidant·e.
D’un côté, vous aimeriez bien avoir plus de temps pour vous occuper de votre proche en perte d’autonomie. De l’autre, vous avez peur des répercussions que cela pourrait avoir sur votre pension de retraite.
Bonne nouvelle : les expert·es retraite d'Alphonse (le grand frère de Bonjour Fred) se sont penchés sur le sujet et le système de retraite prévoit des compensations particulières pour tenir compte de ces situations.
#1 - L’Assurance Vieillesse des Parents au Foyer ou la continuité dans les droits à la retraite
L’idée ? Si vous faites le choix de ne plus travailler ou de réduire votre temps de travail pour vous occuper d’un·e proche, vous pouvez demander à être affilié·e gratuitement à l’Assurance vieillesse par le biais du dispositif de l’Assurance Vieillesse des parents au foyer (AVPF). Concrètement, cela signifie que vous bénéficierez du régime général de retraite pendant toute la durée de cessation ou réduction d’activité. C’est la CAF qui cotisera à votre place pour valider des trimestres pour la retraite.
Quelles conditions pour en bénéficier ? Il faut :
- Être en arrêt ou réduction d’activité,
- Assumer la charge d’un·e adulte de 20 ans et plus ou d'un.e enfant de moins de 20 ans ayant au moins 80 % d'incapacité permanente.
À noter qu’en fonction de la situation, d’autres conditions peuvent s’ajouter (on pense notamment aux cas de congés proches aidant·es). Pour en savoir plus, c’est sur le site de la CAF que cela se passe. De plus, l’affiliation à l’AVPF est automatique si vous percevez déjà l’Allocation Journalière de Présence Parentale (AJPP).
Bon à savoir : selon votre situation, cette affiliation gratuite à l’assurance vieillesse peut durer aussi longtemps que vous remplissez les conditions d’attribution.
Le lien utile pour commencer les démarches dès que vous remplissez les conditions : celui de la CAF juste ici. La marche à suivre est indiquée tout en bas. La bonne nouvelle ? Pas besoin d’attendre votre retraite pour en bénéficier.
L’avis de Gilles au sujet de ce dispositif : “Grâce à l’AVPF, je peux m’occuper de Papa, qui demande une présence constante, sans trop de stress pour la suite. Ça m’a enlevé une grosse charge mentale”.
#2 - La majoration de la durée d’assurance vieillesse ou les trimestres supplémentaires
L’idée ? En tant que proche aidant·e, il est possible de bénéficier d’un trimestre de majoration par période de 30 mois, dans la limite de 8 trimestres. Concrètement, cela signifie que chaque 30 mois passés en tant qu’aidant·e = 1 trimestre supplémentaire qui va compter dans le calcul de la retraite.
Quelles conditions pour en bénéficier ? Tout dépend de la personne dont vous vous occupez.
S’il s’agit d’un·e enfant reconnu handicapé :
- Il n'est pas nécessaire d'avoir un lien de parenté avec l'enfant.
- Vous pouvez bénéficier de cette majoration si vous avez cotisé à l’assurance vieillesse au cours de votre carrière, même si cela ne vous a pas permis de valider de trimestre auprès de cette caisse.
- La majoration peut être accordée si la situation de l’enfant ouvre droit à certaines allocations et prestations prévues pour les enfants handicapé·es, notamment l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) ou la prestation de compensation du handicap (PCH).
- Le handicap d'au moins 80% doit être reconnu avant les 20 ans de l'enfant.
- Les périodes de 30 mois peuvent être discontinues.
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À noter que cette mesure concerne les périodes de prise en charge intervenues depuis le 01/01/2015. De plus, les deux parents peuvent avoir le droit à cette majoration et celle-ci peut se cumuler avec la majoration de durée d'assurance pour enfant ou la majoration de durée d'assurance pour congé parental.
S’il s’agit d’un·e autre membre adulte :
- Il faut avoir totalement cessé de travailler.
- Chaque période de 30 mois doit être ininterrompue.
- La personne aidée doit avoir au moins 20 ans et justifier d’un taux d’incapacité permanente d’au moins 80 %.
À noter que dans ce cas, une seule personne peut en bénéficier et que cette majoration s’ajoute à toutes les autres majorations de durée d’assurance ainsi qu’à l’AVPF.
Le lien utile pour commencer les démarches : le formulaire de la CNAV (rubrique 5 pour le cas d’un·e enfant et rubrique 6 pour un·e adulte) à envoyer à l’Assurance Retraite par la suite.
L’astuce d’Yvonne au sujet de ce dispositif : “Pour faciliter la mise en place de cette majoration, je conseille de garder bien au chaud les contacts de la caisse d'Assurance Retraite compétente en fonction de votre lieu de résidence (que vous pouvez trouver sur ce lien). Aussi, n’hésitez pas à conserver précieusement toutes les décisions de la CDAPH (la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées) et de façon générale tous documents prouvant la situation de handicap, de cessation d'activité et/ ou de proche aidant."
BON À SAVOIR
#3 - La retraite à taux plein à 65 ans
L’idée ? Si vous bénéficiez d'un trimestre supplémentaire dit trimestre de Majoration de Durée d'Assurance pour enfant/adulte handicapé, vous pouvez prendre votre retraite à taux plein à 65 ans (et non pas 67), même si vous n’avez pas validé tous vos trimestres.
À noter que si vous avez droit à ce dispositif de taux plein à 65 ans et que vous décidez de prendre votre retraite avant cet âge-là, la caisse va calculer votre retraite, en fonction de la solution qui vous est la plus favorable, entre :
- Tenir compte du nombre de trimestres manquants à la date choisie pour la retraite.
- Tenir compte du nombre de trimestres séparant l’âge atteint à la date choisie dès 65 ans.
Prenons un exemple pour que tout cela soit plus clair : un·e aidant·e qui a le droit de partir à 65 ans mais qui décide de partir à 63 ans avec 165 trimestres sur les 168 exigés pour le taux plein. La minoration sera alors de 3 trimestres (168 - 165). Mais si cette personne décide de partir à 63 ans alors qu’il n’a que 150 trimestres sur les 168 exigés, la minoration sera de 8 trimestres (c’est-à-dire le nombre de trimestres civils qui le sépare, à la date de sa retraite,de ses 65 ans).
Quelles conditions pour en bénéficier ? Tout d’abord, vous devez pouvoir prouver que vous avez interrompu votre activité professionnelle pendant au moins 30 mois consécutifs. Ensuite, les autres conditions diffèrent selon la personne aidée : votre enfant·e, un autre membre de la famille ou encore une tierce personne. En effet, ce dispositif est ouvert même dans le cas où vous vous occupez d'une personne sans lien familial.
Dans le cas de l’aide à un·e enfant, il faut :
- Que l’enfant bénéficie des aides humaines de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH). (Chacun des 2 parents peut bénéficier du dispositif).
- Qu’il n’y ait aucun lien de subordination avec son enfant handicapé·e. La seule exception : si l’enfant majeur·e (ou mineur·e émancipé·e) nécessite une présence constante ou quasi constante pour les soins et gestes de la vie quotidienne. À noter que l’aide peut être apportée à votre domicile où à celui de l’enfant, en cas de résidence séparée.
Dans le cas de l’aide à un·e adulte de votre famille, il faut :
- Avoir un lien familial avec la personne (conjoint·e, concubin·e, partenaire pacsé·e, ascendant·e, descendant·e, collatéral·e jusqu’au 4ème degré).
- Que l’aidé·e bénéficie des aides humaines de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH).
- Qu’il n’y ait aucun lien de subordination : la personne handicapée ne doit pas vous avoir employé en tant que salarié·e.
Dans le cas de l’aide à une tierce personne (par exemple un·e ami·e, un·e voisin·e etc), il faut :
- Que l'activité d’aide soit exercée au domicile de la personne handicapée.
- Que la personne handicapée bénéficie de l'allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP).
- Qu’il n’y ait aucun lien de subordination : là aussi, la personne handicapée ne doit pas vous avoir employé en tant que salarié·e.
Le lien utile pour commencer les démarches : la rubrique 9 du formulaire de la CNAV à envoyer à l’Assurance Retraite compétente par la suite.
La recommandation de Gilbert : “J’ai longtemps hésité avant de prendre ma décision d’arrêter à 65 ans. En effet, je ne savais pas quelle option pouvait être la plus pertinente pour moi, j’avais du mal à tout comprendre et me projeter. Je pense qu’il ne faut pas hésiter à se faire accompagner. De mon côté, c’est le parcours Alphonse qui m’a permis d’y voir plus clair.”
Pour aller plus loin
Des questions vous trottent dans la tête sur votre (future) retraite ? Alphonse (l’entreprise sociale qui a fait naître Bonjour Fred) organise des réunions d’informations gratuites de 30 minutes pour vous aider à y voir plus clair. C’est par ici pour vous inscrire à la prochaine.
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