J'identifie mes forces pour apprivoiser son absence
Des conseils pour identifier ce qui me fait du bien et
traverser les moments difficiles
#1 - J'apprends à être bienveillant·e envers moi-même
Lorsque l’on vit un deuil, il n’est pas rare de penser “Je dois être fort·e” / “Il faut que je me reconstruise” / “Je ne devrais pas être si fragile”. Parfois, ce sont même d’autres personnes qui nous le disent maladroitement. Il s’agit bien souvent de croyances limitantes : c'est-à-dire, des pensées négatives que que l'on considère vraies et qui nous freinent d'une manière ou d'une autre. Elles contribuent en fait à nous faire sentir faible et ont un effet négatif sur l’estime de nous. Le problème ? Cela représente un frein dans le cheminement du deuil, comme le souligne la psychologue Maïté Fontaine dans la vidéo ci-dessous :
Comment gérer les hauts et les bas ?
4 minutes
L’essentiel à retenir : ressentir toujours du chagrin et du manque longtemps après la perte d’un·e proche est normal, la temporalité du deuil est propre à chacun·e et les hauts et les bas font partie du deuil. Respecter sa temporalité, c’est à la fois se respecter soi, mais aussi respecter l’importance du lien à son proche disparu·e. Cela nécessite de l’indulgence vis-à-vis de soi.
Pour commencer
Avant de rentrer dans le vif du sujet, vous pouvez jeter un coup d'œil à ces témoignages d’autres personnes traversant un deuil et qui font face aussi à certaines croyances limitantes. Leurs récits pourraient vous parler :
“Mon frère a tellement souffert que j’étais limite soulagée que tout cela s’arrête pour lui. Je culpabilise énormément de ressentir cela, je ne devrais pas être soulagée, j’ai l’impression d’être une mauvaise personne.” Nathalie
“Ce qui est le plus douloureux pour moi depuis le décès de mon conjoint, c’est d’entendre sans cesse les “la vie continue” / “tu dois te reconstruire” / “ça ne sert à rien d'y penser tout le temps”. Quand on me dit ça, j’ai l’impression d’être ridicule à avoir encore de la tristesse en moi.” Daphné
“Quand Maman est morte, certains soignants m’ont dit “c’est une chance d’avoir pu vivre si âgée”. L’effet sur moi a été dévastateur : comme si la perte d’un être cher âgé faisait moins mal. Je sais que c’est dans l’ordre des choses mais ça n’en reste pas moins douloureux.” Benoît
Je me suis tellement occupée de mon mari, à la maison, puis à l'EHPAD... Depuis qu'il est parti j'ai le sentiment que je ne pourrai jamais retrouver un équilibre avec des activités pour moi. Je me sens minuscule et apeurée par le monde qui m'entoure.” Anaïs
Pour mettre en pratique
- Vous l’aurez compris : les mots que vous vous adressez sont très importants. On vous propose désormais un exercice pour cultiver la bienveillance envers vous-même et dire stop à vos croyances limitantes. Pour cela, on vous recommande de réfléchir en 2 temps :
● Tout d’abord en vous demandant : quelles sont les croyances limitantes auxquelles je pense par rapport à mon deuil ?
Par exemple : "je me sens inutile et vide" / "je n'en sortirai jamais, je n'y arriverai pas" / "je suis horrible, je me sens soulagé.e de son départ"
● Puis pour chacune d’elle, en réfléchissant à comment la tourner de manière positive ?
Si on reprend les exemples précédents dans l’ordre, cela pourrait donner : “ je me suis tellement occupée de lui, c'était une bonne chose pour lui, tout ce que j’ai pu lui apporter. Maintenant je suis en chemin pour me retrouver” / “Mon parcours d'aidant.e m'a appris que je suis plus fort.e que je le pense. Je dois être patient” / “J'ai beaucoup donné pour elle, je l'ai accompagnée et cela m'a permis de me séparer d'elle progressivement. Ce long parcours me permet aujourd'hui de pouvoir me retrouver, me reconstruire”
Pour garder une trace écrite, vous pouvez noter vos réponses sur un papier.
Pour aller plus loin
“Je pleure encore beaucoup, est-ce normal ?” Vous êtes nombreux·se à nous poser régulièrement cette question. La réponse ? Oui, il est tout à fait normal d’en avoir l’envie encore régulièrement. Tout simplement car pleurer est un moyen d’évacuer. C’est ce qu’explique très bien Marie-Noëlle Chaban, intervenante pour l’association Dialogue et Solidarité (spécialisée dans le deuil des conjoint·es), dans la vidéo ci-dessous :
Ce que l’on en retient ? Pleurer est normal, salutaire et ne doit pas occasionner ni de honte ni de gêne face à votre entourage. Les lignes d’écoute ou les groupes de parole sont des espaces où vous pouvez vous laisser aller librement et sans jugement.
Bon à savoir : en cliquant sur le bouton “Découvrir la suite”, vous aurez accès à des conseils pour traverser les moments difficiles.
⏰ 30 minutes