J'identifie mes forces pour apprivoiser son absence
Des conseils pour identifier ce qui me fait du bien et
traverser les moments difficiles
#2 - J’identifie mes moteurs pour traverser
les moments difficiles
Comme l’explique la psychologue Maïté Fontaine en début de module, cheminer son deuil c’est traverser une multitude de hauts et de bas, un peu comme une marche dans des dunes de sable :
● Pendant les hauts, on se sent mieux, on retrouve de l’énergie, on peut profiter de ce temps pour reprendre des forces.
● Puis lorsque l’on replonge et qu’on se sent à nouveau triste, seul·e ou en manque d’énergie (par exemple lors de dates clés), il est important de garder en tête que de nouveaux hauts vont se profiler et que c’est une marche supplémentaire qui se travaille intérieurement en nous.
Comprendre cette dynamique est essentiel. De cette manière, les coups de mou ne sont plus vus comme des signes de faiblesse, mais comme les témoins de nos forces intérieures qui sont à l'œuvre pour continuer à avancer au fur et à mesure.
Pour commencer
Chacun·e a ses ingrédients pour faire face aux moments difficiles mais les conseils d’autres endeuillé·es pourraient vous donner quelques idées. On vous propose de les découvrir par ici :
● “Quand je sens que j’ai un regain d’énergie, j’enclenche pas mal d’actions qui me permettent ensuite d’avoir l’esprit plus léger quand je vais un peu moins bien. Je pense par exemple à faire du tri, m’occuper de ma paperasse administrative, organiser un dîner avec des amis” raconte Nadine. Comme elle le souligne, si vous le pouvez, profitez des hauts pour avancer sur tout ce que vous avez à faire. Cela vous servira de soutien dans les moments les plus difficiles.
● “Avec ma psychologue, on travaille sur le fait de garder confiance en l’avenir et sur le fait que ces moments de désespoir par lesquels je passe parfois ne vont pas durer. Ça permet de voir la lumière au bout du tunnel” relate Adrien. En effet, avec cette confiance-là, il est plus facile de tolérer les états dépressifs.
● “Alors qu’avant je me forçais à toujours faire plein de choses quand je n’allais pas très bien, maintenant je m’autorise à lâcher prise, à rester sous la couette si j’en ai envie, écouter de la musique et chanter à voix haute dans ma cuisine… C’est ma manière à moi de me faire du bien quand le coeur va mal” argumente Diane. Comme elle le dit très bien, ces moments peuvent s’apparenter à une convalescence : on se laisse aller un moment pour repartir ensuite.
Une fois n’est pas coutume, n’hésitez pas à prendre quelques notes si cela résonne en vous.
Pour mettre en pratique
- Un bon point de départ pour identifier vos propres moteurs intérieurs consiste à repenser à d’autres épreuves de votre vie et à ce qui vous avait permis de les surmonter. Concrètement, vous pouvez :
● Réfléchir à 3 / 4 autres moments qui ont été difficiles dans votre vie.
Par exemple : une reconversion professionnelle / un divorce / la convalescence d’un accident ou une maladie / un déménagement dans un nouveau quartier ou ville / quand j’ai traversé une dépression il y 8 ans
● Vous rappeler ce que vous aviez mis en place ou ce qui vous a été utile pour y faire face.
Si on reprend les exemples précédents, cela pourrait donner : une randonnée de 4 jours dans les Pyrénées / aller à la danse avec mes ami·es de longue date / Me sentir entouré de proches et de professionnel·les bienveillants notamment ma kiné /Me lancer à fond dans la décoration pour mettre un peu de renouveau dans ma maison / Je me suis mis à pratiquer la méditation pendant cette période, cela m’avait bien aidé à l’époque
Avoir conscience de ces points de ressources, ces points d’ancrage, vous permettra de naviguer plus facilement lors des périodes douloureuses. “Faire cet exercice m’a permis de me rappeler du bienfait que m’avait apporté un stage de yoga d’une semaine lors de mon arrêt maladie. Après la mort de Papa, j’ai décidé de m’offrir de nouveau ce temps pour moi. Je savais que j’allais y retrouver un peu de sérénité” raconte Véronique.
Pour aller plus loin
Autre approche qui peut vous être utile pour gérer les bas : cogiter à des rituels qui vous font du bien. Pour y parvenir, vous pouvez réfléchir à une journée type et vous demander : Quels sont les moments de ma journée où je me suis senti·e bien ? Par exemple, sur quelle musique ? Via quelle.s activité.s ? Avec quelle.s personne.s ? Dans quel.s lieu.x ?
Par exemple :
● écouter un morceau de piano m’apaise,
● marcher 30 minutes dans la campagne à côté de chez moi
● avec ma soeur - je sais que l’on n’a pas besoin de parler mais que notre présence mutuelle nous fait du bien
● m’asseoir dans le jardin et regarder les plantes
Chaque fois qu’un moment de tristesse vous traverse, vous pourrez consulter ces notes, activer ces petits rituels et cela devrait vous mettre un peu de baume au cœur.
⏰ 30 minutes
Pour terminer, dans les moments durs, n’hésitez pas à vous souvenir de cette citation de Jean D’Ormesson : "Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants."