Quelles sont mes envies
aujourd’hui ?

Des pistes concrètes pour me reconnecter avec moi-même
et retrouver des repères afin de me projeter

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#2 - Je retrouve des repères et je me projette

Le deuil représente une crise majeure que l’on peut aborder comme une phase de transition. Parfois, il y a des moments où il semble étrange que le monde continue comme si rien ne s'était passé, quand son monde à soi a été retourné à l'envers. Mais le sentiment de vide que l’on peut ressentir invite également à revoir ce que l’on a traversé avec un autre regard. 

C’est un travail sur soi qui s’opère : on relit son parcours d’aidant·e toutes les ressources déployées pour comprendre ce que l’on peut en apprendre aujourd’hui. Le but ? Trouver des points d’ancrage sur lesquels vous accrocher afin de progresser vers une autre étape de votre vie.

Pour commencer

On vous propose de découvrir les témoignages de Catherine, Jean-Claude et Caroline, pour qui l’épreuve du deuil a mené vers d’autres voies :

"Au début j’étais très en colère quand on me disait que le temps allait aider alors que j’étais en train de me débattre avec mes pensées noires. Maintenant, j’ai compris et j’ai vraiment envie de vous dire "tenez bon, le temps n'efface pas la douleur mais il peut quand même la transformer : on peut en faire quelque chose" - Catherine

Comment ai-je survécu ? Je le dois d’abord à des amis qui m’ont tenu la tête hors de l’eau alors que je me noyais dans le désespoir. Perdre un frère est une épreuve terrible. Personne ne pourra jamais le remplacer. Progressivement, je me suis reconstruit dans les activités associatives qui lui tenaient à cœur. Une grande épreuve peut aussi conduire à un approfondissement du sens de la vie, et à une reconstruction bien que cela ne supprime pas la souffrance qui subsiste toujours” - Jean-Claude

‍“Pour moi, tout a changé au printemps 2022. D’abord, mon Papa est décédé sans qu’on ne s’y attende. En plus du manque, cela m’a renvoyé à mon propre mal-être. À mon compte, je passais mon temps chez lui pour l’aider tout en travaillant à côté. Maintenant qu’il n’est plus là, je ne supporte plus l’idée de continuer sur cette lancée. J’ai compris que j'avais besoin de changer mes habitudes et de ne plus travailler depuis chez moi. J’ai fini par postuler à de nouvelles offres en CDI et j’en ai obtenu un. Cela me permet d’avoir un cadre plus rassurant et plus stable pour traverser ce deuil” - Caroline

Pour mettre en pratique

  • Avec le décès de votre proche, la vie “d’avant” n’est plus là mais vous pouvez lui amener une continuité différente : avec certains repères toujours présents et enrichis de ceux construits pendant ce temps de la relation d’aide. Pour y réfléchir, on vous suggère de vous poser les 3 questions suivantes (et de noter vos réponses dans un carnet si l’envie vous en dit) :

    #1 - “Qu’est-ce que j’ai appris de mon parcours d’aidant·e et du cheminement du deuil ?” Par exemple : communiquer autrement, l’empathie envers les personnes en perte d’autonomie, que j’aimais échanger avec des personnes traversant la même situation, me sentir capable de trouver des ressources insoupçonnées, être capable de demander de l’aide, aborder la vie avec plus de légèreté, relativiser les petits soucis du quotidien

LE CONSEIL DE FRED

Sur ce point, vous pouvez aller creuser ce que vous observez en vous : concernant vos relations aux autres, vos valeurs, vos choix de vie, le sens de la vie plus globalement…


  • #2 - “Qu’est-ce que je veux garder de ma vie actuelle ?”
    Par exemple : passer des moments avec mes petits-enfants / faire des randonnées car ça me fait penser à toi / garder contact avec l’équipe des bénévoles de l’EHPAD avec qui j’ai sympathisé et partagé tant de moments forts

LE CONSEIL DE FRED

Comme pour toute phase de transition, ce qui est également très utile est de continuer de s’investir dans d’autres “rôles” de notre vie. Par exemple, continuer à être un grand-parent, un·e conjoint·e, un·e ami·e… Cela amène une certaine stabilité au quotidien, ce qui est salutaire lorsque tout le reste de notre vie est chamboulée par le deuil.


  • #3 - “Ai-je envie d’ouvrir ma vie sur autre chose / de changer certaines habitudes / d’arrêter certaines choses ?”
    Par exemple : je vais ré-aménager ma maison autrement, je vais organiser plus de dîners avec mes amis, je vais partir en voyage, j’ai envie d’adopter un petit chien

LE CONSEIL DE FRED

Tester de nouvelles choses, s’ouvrir au fameux “et pourquoi pas ?” sont des outils précieux pour sortir des schémas de fonctionnement et de pensée habituels. D’ailleurs, si vous avez une panne d’inspiration, vous pouvez jeter un coup d'œil à nos articles juste ici. On y partage de nombreuses idées d’activités qui mettent du baume au cœur et changent les idées.

Vous êtes ressortissant·e Malakoff-Humanis ? Vous pouvez avoir accès aux relais amicaux : un réseau de 41 associations et 5 antennes dont le mot d’ordre est la convivialité. Concrètement, ils proposent de nombreuses activités : des activités sportives adaptées, des conférences, des sorties culturelles, musicales et de loisirs comme des voyages, des visites à thème, des clubs de lecture, de la peinture, etc. C’est par ici pour en savoir plus.

Pour aller plus loin

Cette transformation intérieure qui s’opère en nous n’empêche pas que l’on peut continuer d’avoir des hauts et des bas (lors des anniversaires par exemple). Mais il est essentiel de garder confiance dans le processus. Comme en témoignent Noémie et Gaétane au sujet de la perte de leurs conjoints dans ces vidéos ici et . 

La phrase qui nous a particulièrement marqué ? Celle de Noémie qui explique qu’elle restera toujours inconsolable mais que cela ne l’empêche pas d’être heureuse : “On peut être heureux tout en ayant vécu un drame. Être heureux n’empêche pas de vivre des moments de tristesse parfois”.