Comment accompagner son proche à distance ?
Loin des yeux, près du cœur : on vous partage nos conseils pour accompagner votre proche malgré la distance.
226 km : c’est la distance moyenne entre un·e aidant·e et la personne qu’il·elle soutient. Prendre soin d’un·e proche amène son lot de préoccupations. Et lorsque la distance s’ajoute, cela peut s’avérer plus complexe. “J’ai déjà beaucoup de charge mentale avec toutes les tâches pour aider mon père. Mais comme nous vivons loin, il passe son temps à m’appeler, j’étouffe et à la fois je me sens coupable de ne pas être avec lui” explique par exemple Joëlle sur le groupe Facebook des Freds.
Alors, comment s’organiser pour prendre soin d’un·e proche malgré les kilomètres ? Et comment dire stop aux mauvais sentiments comme la culpabilité ou le stress ? On a posé ces questions aux Freds et on vous partage leurs conseils.
Comment gérer l’éloignement ?
#1 - S’entourer de personnes de confiance
“De mon côté, je fais appel à une voisine, qui est à la fois mes yeux, ma bouche et mes mains. Elle vient 1 fois par jour pour lui faire chauffer ses repas (que j’ai préparé et congelé quand je viens le voir), faire ses courses, assurer la prise de médicaments, entretenir la maison... Une fée dont ni Papa ni moi ne pourrions nous passer” raconte Dominique.
Comme elle le souligne, laisser une clef à quelqu’un de confiance (un·e ami·e ou un·e voisin·e par exemple) peut être une solution en cas d’urgence ou tout simplement pour prendre des nouvelles de votre proche.
En bonus, le conseil de Nicole : “appeler le·la médecin traitant en complément (en veillant à respecter l'intimité de la personne) est une bonne idée pour avoir toutes les informations en tête au cas où votre proche minimise ses besoins”.
#2 - Faire appel à des aides extérieures
“J’ai fait appel au portage de repas de la commune de mon père. Savoir qu’il y a une personne qui passe lui apporter le déjeuner chaque jour me rassure car elle me tient au courant si quelque chose lui arrive” explique Nadine.
En effet, à distance, opter pour des services d’aide à la personne peut être judicieux. L’idée ? Des professionnel·les viennent pour favoriser le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie. Concrètement, ils·elles peuvent aider pour toutes les actions du quotidien : les repas (courses, préparation, prise des repas), la préparation (lever, coucher, toilette, habillage), l’entretien de la maison, l’accompagnement lors de sorties, l’assistance administrative… C’est également un bon moyen de permettre à votre proche d’avoir des visites régulières et donc de rompre l’isolement. “Lorsque vous venez voir votre proche, vous pouvez rencontrer tous ces prestataires et leur laisser vos coordonnées pour être informé·e de l’évolution de la situation” conseille Janine.
En bonus : Pour dormir sur vos deux oreilles, l’initiative Ernesti peut vous être utile. En effet, le but est de proposer des gardes de nuit par des étudiant·es en santé. On vous explique tout dans notre article sur le sujet.
Bon à savoir :
- Pour vous aider à coordonner tout cela, vous pouvez faire appel aux CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination) et aux CCAS (Centre Communal d’Action Sociale). Ils sont là pour vous aider et vous seconder dans vos démarches, notamment lors de la mise en place d’un plan d’aide à domicile. Pour en savoir plus sur leur fonctionnement, vous pouvez lire cet article.
- L’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) est une aide donnant droit à un montant personnalisé pour financer des heures d'aide à domicile. Pour mieux comprendre cette aide, son fonctionnement et ses conditions, vous pouvez lire notre article dédié.
#3 - Avoir recours à la téléassistance
Pour être rassuré·e au quotidien, vous pouvez aussi utiliser la téléassistance. Celle-ci permet de prévenir les risques liés aux chutes et joue un rôle de relais si vous n’êtes pas à proximité. “Ma mère a un "bip" à son poignet. Si elle tombe par terre, elle peut appuyer et déclencher une communication téléphonique avec un·e intermédiaire, qui si besoin appelle les pompiers. C’est très pratique et ça enlève une charge mentale” explique Laurent.
Essentiel Autonomie, un site de Malakoff Humanis dédié aux aidant·es, propose un moteur de recherche recensant la quasi-totalité des professionnels de la téléassistance en France. Marie, qui a développé le moteur de recherche, explique “ces dispositifs permettent d’avoir un lien tout le temps et de pouvoir réagir rapidement en cas de problème”. Envie d’en savoir plus ? Vous pouvez lire notre article et dénicher le dispositif qui convient à vos besoins et à ceux de votre proche.
#4 - Continuer à garder contact
“Ma mère, qui est en EPHAD, est sourde et ne veut pas être appareillée. Pour se téléphoner, c’était difficile. J’ai trouvé une solution : faire un Skype aidée par la psychologue. Lors d’une de mes visites, je lui ai installé l’application et la psychologue est d’accord pour aider et rester avec elle le temps du Skype. Elle reprend certaines phrases et les reformule plus fort. Ma mère voit mes expressions et comprend donc mieux. Nous le faisons toutes les 2 semaines, à un horaire fixe” raconte Marie.
De nombreuses applications sur smartphone ou tablette (Skype, Zoom, WhatsApp, Facetime) existent pour s’envoyer des messages, partager des photos et vidéos mais aussi s’appeler en vidéo. Ces outils permettent d’avoir des échanges réguliers et donc de maintenir un lien malgré la distance.
Autre astuce qui met du baume au cœur : celle de Nina, qui utilise Famileo, une gazette imprimée avec les nouvelles de toute la famille. “C’est rigolo à faire car on y met des photos, des anecdotes, des jeux. Et c’est un lien, quand on s’appelle, elle est au courant de nos vies, elle ne se sent pas écartée. Nos échanges sont donc plus agréables" explique-t-elle.
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Comment dire stop aux mauvais sentiments ?
Lorsque l’on aide un proche à distance, en plus du stress qu'arrive un pépin, on peut ressentir de la culpabilité en ayant l’impression de “ne pas en faire suffisamment” ou de “ne pas être assez présent·e”. C’est votre cas ? Notre podcast pourrait vous être utile pour prendre du recul sur cette émotion. En effet, on est allé rencontrer Sylvie, qui a aidé ses parents pendant des années, et Géraldine Pierron, psychologue clinicienne qui travaille à l'hôpital et a réalisé une thèse sur la culpabilité chez les aidant·es. Ensemble, on décrypte le tourbillon d’émotions contradictoires que l’on éprouve au quotidien et surtout comment avancer avec ces sentiments. Vous pouvez l’écouter en version audio par ici ou sur la plateforme Spotify juste là.
Aussi, si vous en ressentez le besoin, des solutions de soutien et d’écoute existent pour vider son sac. Par exemple :
- Les “Cafés des Aidants” pour échanger sur des problématiques et s’encourager. On en parle dans notre article juste ici.
- Des lignes d’écoute pour trouver un appui facilement où que vous soyez. C’est dans notre article par là que l’on vous explique tout cela en détail.
BON À SAVOIR
On a également écrit un article sur la cohérence cardiaque, une technique de détente rapide, très utile en cas de coup de stress.
Une dernière citation pour la route : celle de Jeanine pour qui “il faut continuer à faire ce que vous croyez bien faire, votre conscience suffit à vous valoriser”.
Des questions vous trottent dans la tête ? Vous pouvez en discuter avec d'autres Freds directement sur notre groupe Facebook.
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