J'ai besoin de vider mon sac

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#4 - Je n'ai pas envie de parler : comment extérioriser ?

Parfois, on n’a pas envie de discuter avec d’autres personnes. On peut ne pas se sentir à l’aise ou peiner à verbaliser notre souffrance. On peut aussi tout simplement être pudique et peu enclin·e à s’épancher auprès de qui que ce soit. Si c’est votre cas, pas d’inquiétude : d’autres moyens existent pour laisser parler votre cœur.

Pour commencer

Par exemple, le dessin ou la peinture sont de très bons outils pour s’exprimer sans dire un mot. Dans la même idée, l’écriture peut vous permettre de clarifier vos ressentis. En effet, écrire aide le cerveau à “tisser” les pensées et les émotions pour les ranger et les digérer. Plus globalement, tout ce qui touche à la créativité (danse, musique, modelage…) est un bon intermédiaire pour extérioriser.

Pour mettre en pratique

  • On vous propose de tester un exemple d’approche. Pour cela, vous pouvez : 

    Commencer par vous poser dans un endroit confortable et tranquille et de vous munir de quelques feuilles de papier et de ce que vous avez à portée de main : feutres, crayons de couleur ou encore peinture…

    ● Puis fermer les yeux et de vous plonger mentalement dans une situation où vous avez ressenti (ou ressentez) une ou des émotions fortes. Cela peut être par exemple l'appel du médecin pour annoncer l'aggravation de l’état de santé de votre proche, le moment de la mise en bière, des retrouvailles familiales, sa date d’anniversaire…

    ● Enfin, lorsque vous vous sentez bien connecté·e à vos ressentis, vous pouvez ouvrir les yeux et vous laisser guider vers la couleur qui vous attire, sans réfléchir. À ce moment-là, laissez glisser vos mains sur la feuille sans chercher à dessiner quelque chose de précis. L’objectif est de laisser libre court à ce qui vient.

LE CONSEIL DE FRED

Peut-être qu’à première vue ces moyens d’expression vous semblent étranges si vous n’êtes pas familier·e avec ce genre de concept. C’est tout à fait normal. Mais vous allez voir, c’est l’occasion d’expérimenter quelque chose de nouveau qui peut, peut-être, vous faire du bien et vous soulager. C’est d’ailleurs l’une des réflexions que les précédent·es participant·es au programme ont jugé la plus utile.

Alors comment vous sentez-vous après cette réflexion ? Certains éléments qui sont remontés en vous ont pu vous surprendre ? Si vous le souhaitez, vous pouvez garder une trace écrite de ces pensées.

Voici par exemple ce que Jean, Patricia et Vincent ont évoqué :

J’avais quelques réticences mais au final on se rend compte que ça fait du bien de se permettre de faire ce genre de choses dont on n’a pas l’habitude. Ça m’a permis aussi de pleurer et crier un bon coup, je pense que j’en avais besoin” écrit Jean dont l’épouse est décédée il y a quelques mois.“

De mon côté j’ai un peu adapté l’exercice et me suis mise à écrire tout ce qui venait dans ma tête en me remémorant certains souvenirs liés à mon père (décédé il y a un an) mais pas que. Ça partait dans tous les sens quand je me suis relue mais j’ai vraiment eu l’impression d’enlever un poids de mon corps. Depuis je le fais dès que j’ai un coup de mou, c’est mon exutoire” raconte Patricia.

"Je n'avais jamais dessiné, à part enfant,  je suis nul en dessin, je n’avais pas très envie... mais le fait de ne pas réfléchir, juste laisser aller les couleurs, les formes... c'est comme si mon cerveau arrêtait de penser. Rien que ça, ça m'a fait du bien. Puis après j'ai trouvé que c'était pas si mal, c'était plutôt joli, et pour moi ça racontait une histoire" exprime Vincent.

Pour aller plus loin 

  • Toutes ces techniques d’expression font partie de ce que l’on appelle “l’art-thérapie”, c’est-à-dire le fait de transformer la douleur en une création artistique (dessin, peinture, danse, musique, argile, collage, sculpture, céramique, théâtre, chant, …). Au Nigéria par exemple, la danse et la musique occupent une place centrale dans les rituels de deuil, en manifestant la tristesse, mais aussi la célébration de la vie de la personne disparue. Comme en témoigne le documentaire juste ici.

  • Plus original encore, la cuisine peut aussi être un moyen d’expression et de lien avec celles et ceux qui ne sont plus là. À travers des souvenirs, des odeurs, des moments, cette dernière peut nous accompagner dans le deuil. Si le sujet vous intrigue, on vous recommande de regarder cette vidéo de Stéphanie Schwartzbrod qui explique comment certaines recettes lui permettent de lâcher prise et de (re)connecter avec sa mère :

Bon à savoir : En cliquant sur le bouton “Découvrir la suite”, vous pourrez jeter un coup d'œil à des conseils pour faciliter les discussions avec votre entourage.